Monde

Dans un monde où la mort règne, nous commençons à peine à vivre.

Tout ce qui nous pousse encore à affronter les catastrophes naturelles ou humaines, les pillards et les morts-qui-marchent, c’est l’espoir de trouver un peu de nourriture et d’eau pour se rendre jusqu’à demain. Malgré les apparences, le monde n’a pas toujours été ainsi, mais pouvez-vous vraiment prétendre qu’il était mieux avant la Guerre, alors que vous ignorez probablement même en quelle année nous sommes ?

Maintenant que nous tentons d’arracher à cette terre de cendres et de poussière une maigre pitance, il nous est impossible d’imaginer l’abondance obscène de l’Ancien Monde: une eau douce et limpide, quatre repas par jour et chaque individu bénéficiant d’une multitude de machines simplifiant la vie. Certaines étaient même implantées directement dans la chair et permettaient de dépasser les limitations humaines.

Mais en vérité, seuls les citoyens les plus privilégiés des grandes corporations pouvaient s’offrir ce luxe. Alors que certains se délectaient d’une vie sans effort, le reste de l’humanité partageait déjà notre lot quotidien, soit une lutte constante contre la faim, la soif ou une mort insignifiante.

Nous ignorons comment et quand la Guerre a vraiment commencé, et il est difficile de prétendre qu’elle soit bel et bien terminée. On ne sait pas qui furent les moteurs de cet affrontement, ou même quels étaient les différents camps se faisant bataille, mais on retrouve aujourd’hui un monde détruit par des décennies de guerres armées des meilleures technologies et d’un acharnement inhumain.

La seule certitude que nous avons est que le monde ne sera jamais plus comme avant. La guerre aura laissé des marques irréversibles; l’humain tel que nous le connaissons a changé. On le retrouve maintenant taché des mutations les plus grotesques et anormales, mais aussi de nouvelles aptitudes physiques et mentales aussi surprenantes qu’inquiétantes. De même, après sa mort, le corps malgré lui continue à errer dans ce monde abject. Il rejoint les rangs des hordes de cadavres semi-vivants et errants que l’on appelle aujourd’hui les morts-qui-marchent.

Pendant plus d’un siècle, la civilisation entière s’est consumée, emportant dans sa tombe la technologie et la prospérité de l’Ancien Monde. Sur sa carcasse encore fumante, l’humanité continue à grouiller comme autant d’asticots cherchant à survivre une journée de plus dans un monde maintenant hostile et absurde.

Parce que c’est tout ce qu’il nous reste:
Survivre.